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Jean-Claude Villain

Matinales de pluie

Chronique par lettres, Editions L'Harmattan, Paris, 1995, couverture de Martine Robin-Diersé.

Matins de Juin dans le Sud. Pluvieux cette année-là. La porte-fenêtre ouverte laisse pénétrer le bruit régulier de l'eau, le chant des oiseaux et la fraîcheur humide qui entoure le poète. Il a besoin de cette grâce : depuis longtemps il erre et n'a plus rien écrit.

Le gris du ciel, et face à lui sur l'herbe de l'olivaie cette eau généreuse, le ramènent à la page où sa main à nouveau se met à courir. Une chaque matin de cette semaine de pluie, ce sont sept lettres qui s'écrivent, adressées à sept amies, lointaines, absentes, perdues peut-être. (Serait-ce la danse des sept voiles aux Chimères, ou les sept danses du désir pour des filles du feu ?) Ravivant ses souvenirs, le poète leur parle comme jamais : confidentes d'un dit intérieur mêlant la confession intime à une méditation nonchalante sur l'intervalle où sa vie incertaine semble s'être arrêtée.

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